Charlando con la señora Enriqueta Chaín tras el homenaje a la Nueve con José Camacho (al fondo de frente) y otros amigos. 25 de agosto 2012, fotos de Rose-Marie Serrano.
Hace poco me enteré con gran dolor del fallecimiento de una mujer encantadora, nuestra amiga Enriqueta Chaín.
Tuve la gran suerte de conocer a Enriqueta en las jornadas españolas que organizó el ayuntamiento del XIX distrito de París en 2009 o 2010. La Editorial Tirésias exponía sus libros, carteles de la “Revolución española” e intervinieron en los coloquios, entre otras personalidades, Marie-France Cabeza-Marnet a propósito de las mujeres deportadas a Ravensbrück y Evelyn Mesquida sobre la Nueve. De modo atrevido, me arriesgué a llevar allá la petición que publicaron el Foro por la Memoria de Toledo y el Col.lectiu Republicá del Baix Llobregat a propósito de calles y escuelas dedicadas a fascistas en la toledana población de la Torre de E. Hambrán y a pedir allí apoyo (para que se quitaran) a quién nos lo quisiera brindar. Nos lo brindó la actual Presidenta de la Asociación del 24 de agosto de 1944 pero no contestó la entonces vice-alcaldesa de París, doña Anne Hidalgo, quien visitó la alcaldía, aunque pidió que se la enviara por correo. Véronique Salou, la susodicha Presidenta, tras enseñarme los libros de su editorial Tirésias, me aconsejó que hablara con una señora que estaba sentada allí, que también se relacionaba con Toledo. Me acerqué a una señora de pelo blanco elegantemente peinado y cuyos ojos azules y sonrisa infantil me deslumbraron. Le expuse el porqué de mi presencia en esas jornadas y me dio su teléfono diciendo que la llamara, que me daría su contestación. Fue entonces cuando empezó con la señora Enriqueta Chaín una gran amistad que solo se interrumpió este año con su fallecimiento. Me contó del pueblo de Villatobas y de su tío Julián encarcelado en Ocaña, al que visitó de niña, de cómo ella aró los campos de su abuelo de jovencita por no tener el anciano quién lo hiciera y de cómo se vino a trabajar a París. Por supuesto que firmó nuestra petición para que se quitaran nombres de fascistas en la Torre y se pusieran los de los socialistas que lucharon por la democracia y los progresos del Frente Popular y me confesó que allí tenía unos parientes… lejanos.
A la señora Enriqueta le encantaban los poemas y me gustaría ser poeta para dedicarle uno muy bonito y muy delicado porque su alma era fraternal, noble y generosa. Recuerdo su alegría el 25 de agosto de 2012, cuando se autorizó en París la bandera tricolor en los homenajes de la Liberación de París, su felicidad el 13 de abril de 2013 en la calle recién inaugurada de los “Republicanos españoles” de Bobigny, su entusiasmo en el monumento recién inaugurado de las Brigadas internacionales de la estación de Austerlitz, adonde la llevé para que Rafael Andia pudiera grabar algo sobre nuestros ancianitos de región parisina y Enriqueta cantó con ilusión el himno de las juventudes socialistas. Nos recibió con gran amistad en una sala de París con los socialistas españoles (parisinos) para que se viera la película de Henri Belin y Susana Arbizu "No darse por vencido" y firmó con entusiasmo y esperanza todas las cartas –numerosísimas- que dirigimos a Madame Hidalgo, ya alcaldesa de París, para que se inaugure en París también un lugar de los Republicanos españoles.
Se fue la señora Enriqueta, una gran luchadora y nuestra amiga fiel, a la que siempre llamé de Usted, como al Comandante Robert. Dos amigos fieles, una misma ilusión y la misma tenacidad ante la adversidad. Para ella y para él, para todos ¡ qué vuelva ya a España la República !
Gracias, señora Enriqueta, por su amistad y su generosidad. Se merece Usted todas las flores, todos los versos, todos los cantos, todas las sonrisas. Gracias por todas las que Usted nos regaló. Usted nos iluminó el camino lleno de obstáculos y tristezas. Seguiremos caminando con Usted al lado, en nuestro corazón.
Para los amigos de los Republicanos españoles,
Daniel y Rose-Marie Serrano
París, a 1° de noviembre de 2021.
Enriqueta agasajando a los amigos en Solidaridad sin fronteras (2011, proyección de No darse por vencido, foto RM Serrano)
Il y a quelques jours, nous avons appris avec douleur le décès d’une femme merveilleuse, notre amie Enriqueta Chaín.
J’eus la grande chance de connaître Enriqueta dans les journées espagnoles organisées en 2009 ou 2010 par la mairie du XIXème arrondissement de Paris. Les Editions Tirésias exposaient leurs livres, des affiches de la « Révolution espagnole » et intervenaient dans les colloques, parmi d’autres personnalités, Marie-France Cabeza-Marnet à propos des femmes déportées à Ravensbrück et Evelyn Mesquida sur la Nueve. De façon très audacieuse, je me risquai à emporter là-bas la pétition que publièrent le Forum pour la Mémoire de Toledo et le Collectif républicain du Baix Llobregat au sujet de rues et d’écoles dédiées aux fascistes dans le village tolédan de la Torre E. Hambrán et à y demander de l’appui (pour qu’on les en enlevât) à qui voudrait nous le donner.
L’actuelle Présidente de l’Association du 24 août 1944 nous le donna mais pas la maire adjointe de Paris, Mme Anne Hidalgo, qui visita la mairie, bien qu’elle nous demandât de la lui envoyer par courrier. Véronique Salou, ladite Présidente, après m’avoir montré des livres de sa maison d’édition, Tirésias, me conseilla de parler à une dame qui se trouvait assise là-bas, près des affiches, qui avait aussi une relation avec Toledo, et qui, dit-elle, était fort énergique. J’approchai d’une dame aux cheveux blancs coiffés avec élégance et dont les yeux bleus et le sourire enfantin me charmèrent. Je lui exposai la raison de ma présence dans ces journées et elle me donna son numéro de téléphone en me disant de l’appeler, et quelle me donnerait sa réponse. Alors commença avec Mme Enriqueta Chaín une grande amitié qui vient de s’interrompre avec son décès.
Elle me parla du village de Villatobas et de son oncle Julián Chaín, emprisonné à Ocaña, auquel elle rendit visite enfant, du labourage des champs de son grand-père auquel elle fut contrainte adolescente parce que son grand-père n’avait personne pour le faire et de pourquoi elle vint travailler à Paris. Bien sûr, elle signa notre pétition pour que l’on enlevât le nom des fascistes à la Torre et pour qu’on mît celui des socialistes qui luttèrent pour la démocratie et les progrès du Front populaire et elle me dit avoir là-bas des parents…éloignés.
Madame Enriqueta Chaín adorait les poèmes et j’aimerais être poète pour lui en dédier un très beau et très délicat parce que son âme était fraternelle, noble et généreuse. Je me rappelle sa joie le 25 août 2012, quand fut autorisé le drapeau tricolore républicain espagnol aux hommages de la Libération de Paris, son bonheur le 13 avril 2013 dans la rue « des Républicains espagnols » qui venait d’être inaugurée à Bobigny, son enthousiasme devant le monument aux Brigades internationales, qui venait d’être inauguré en gare d’Austerlitz, où je la menai afin que Rafael Andia pût enregistrer des images sur nos anciens de la Région parisienne et Enriqueta, pleine d’humour et de sympathie, chanta l’hymne des jeunesses socialistes.
Elle nous reçut avec grande amitié dans une salle de Paris avec les socialistes espagnols pour que l’on puisse voir le film d’ Henri Belin et de Susana Arbizu Ne pas s’avouer vaincu et elle signa avec enthousiasme et espoir les nombreuses lettres que nous avons adressées à Madame Hidalgo, maire de Paris, pour que soit aussi inauguré à Paris un lieu des Républicains espagnols.
Madame Enriqueta Chaín nous a quittés, et avec elle c’est une militante sincère et courageuse qui est partie, une amie fidèle que j’ai toujours vouvoyée, comme je vouvoyais le Commandant Robert. Deux amis fidèles, une même illusion et la même ténacité devant l’adversité. Pour elle et pour lui, pour tous, que revienne enfin, en Espagne, la République !
Merci, Madame Enriqueta, pour votre amitié et votre générosité. Vous méritez toutes les fleurs, tous les vers, tous les chants, tous les sourires. Merci pour tous ceux que vous nous avez offerts. Vous avez illuminé notre chemin plein d’embûches et de tristesses et parsemé de quelques belles victoires. Nous poursuivrons notre route avec vous à nos côtés, dans notre cœur.
Pour les Amis des Républicains espagnols
Daniel et Rose-Marie Serrano
Paris, 1er novembre 2021.
No hay comentarios:
Publicar un comentario