Elegía
a los fusilados del cementerio de la Almudena de Madrid en el IX aniversario de su homenaje
Sin nombre, sin monumento aún yacéis, allí, unos
tres mil fusilados del cementerio de la Capital.
¿Yacéis? ¡Qué no! Se ignora dónde
estará el polvo de vuestros huesos.
El 6 de marzo del 41, setenta y cuatro años ha,
fuiste fusilado de madrugada,
Eudaldo, toledano de la Torre de Esteban
Hambrán.
En 1951,
Pedro y Mercedes, tus padres
tristes y desolados,
Allí te dieron una tumba individual.
Pero en 1961 otros dijeron : « A los
muertos hay que dejarlos en paz ».
Yacen así todos los muertos « en
paz ».
Pero los vivos siguen con su deuda imposible de
saldar.
Ochenta fusilados en junio del 39,
Cuarenta y ocho en julio del año de la guerra
mundial,
Veintinueve en noviembre de aquel año fatal.
Dos mil seiscientos sesenta y tres fusilados sin
nombre, sin monumento.
¡Indiferencia total del Madrid « insensible y
cruel »!
¡Quieren quitar el monumento a los Brigadistas
Internacionales!
¡Quieren que nos conformemos con el homenaje
anual de marzo o de abril!
Pero queremos un monumento en Madrid,
No a los « Caídos por la Patria y por
Dios »,
¡Sino a los muertos por la Libertad,
por
la Justicia Social y por la
Igualdad!
¿Es mucho pedir?
Queremos también una calle en París, que a todos os recordará,
Combatientes abnegados de la Libertad.
Lo pedimos a las autoridades, que no nos
defraudarán.
Queremos calles en Madrid y un monumento
Con los dos mil seiscientos sesenta y tres
nombres
De fusilados de la tapia de la Almudena de
Madrid.
¿Es mucho pedir, para un país civilizado que vive en Democracia total?
Lo hay en París, la gran Campana del Mont- Valérien de Pascal Convert.
Año por año, cada nombre de fusilado grabado en
el bronce para la eternidad.
Celestino Alfonso, brigadista en España,
resistente de l’Affiche Rouge,
Jules Martín Rodríguez, de la 12 Brigada del Ejército republicano
español,
Jorge Perearnau, violoncelista barcelonés,
refugiado en Argelès,
Fusilados, con otros nueve o diez de nombre español, allí se
leen.
Mil
fusilados en el Mont- Valérien.
Lo visitan niños e historiadores, se hacen
excursiones de la memoria,
Porque no hay que olvidar.
Se rinden homenajes militares, nacionales. En
París,
En el Mont-Valérien, antaño religioso y sagrado.
Hoy Gran Lugar de la Memoria Nacional.
En cambio, nuestros fusilados de la Almudena de
Madrid
Aún
sin monumento estáis, aun con
fusilados casi tres mil.
¿Quién os reparará?
¿Quién os construirá esa gran campana de la
Libertad?
¿Serán las amigas Mirta, Almudena, la Jueza Servini, Lucía Sócam?
¡Viva la Tercera, pronto ya vendrá!
Para la Justicia,
Para la Igualdad,
Para que en Olvido no permanezcáis.
¡ Viva la Tercera, pronto ya vendrá !
¡ Viva la campana de la Libertad !
¡ Pronto tocará, pronto la Tercera se
proclamará !
Rose-Marie Serrano (Paris, 1° de Marzo de 2015)
Bientôt sonnera la Cloche de la Liberté, bientôt la
Troisième (1) sera proclamée !
Elégie aux fusillés du
cimetière de la Almudena de Madrid lors du IXème anniversaire de leur hommage
annuel.
Sans nom, sans monument, vous gisez encore, là-bas,
Environ trois mille fusillés du
cimetière de la Capitale.
Vous
gisez ? Mais non ! On ignore où peut être la poussière de vos
ossements.
Le 6 mars 1941, cela fait
soixante-quatorze ans, tu fus fusillé au petit matin,
Eudaldo,
Tolédan de la Torre de Esteban Hambrán.
En
1951, Pedro et Mercedes, tes parents tristes et désolés,
Te
donnèrent, là-bas, une tombe individuelle.
Mais
en 1961 d’autres dirent : « Il faut laisser les morts en paix. »
Tous gisent ainsi « en
paix ».
Mais
les vivants ont toujours leur dette à solder.
Quatre-vingt
fusillés en juin 1939,
Quarante-huit
en juillet de l’année de la guerre mondiale,
Vingt-neuf
en novembre de cette année fatale.
Deux
mille six-cent soixante-trois fusillés sans nom, sans monument.
Indifférence
totale du Madrid « insensible et cruel » !
On
veut abattre le monument aux Brigadistes Internationaux !
On
veut que nous nous contentions de l’hommage annuel de mars ou d’avril !
Mais nous nous voulons un
monument à Madrid,
Non
pour les « Morts pour la Patrie et pour Dieu »,
Mais
pour les morts pour la Liberté,
Pour
la Justice Sociale et l’Egalité !
Est-ce
trop demander ?
Nous voulons aussi une rue à
Paris, qui vous remémore tous,
Hardis
combattants de la Liberté.
Nous
l’avons demandé aux autorités, qui ne nous décevront pas.
Nous voulons des rues à Madrid et
un monument
Qui
porte les deux mille six-cent soixante-trois noms
Des
fusillés de la paroi du cimetière de la Almudena.
Est-ce
trop demander pour un pays civilisé, qui vit en totale Démocratie ?
Il y en a un à Paris, la grande cloche du Mont-Valérien de
Pascal Convert.
Année
par année, chaque nom de fusillé gravé sur le bronze pour l’éternité :
Celestino
Alfonso, brigadiste en Espagne, résistant de l’Affiche Rouge,
Jules
Martín Rodríguez, de la 12e Brigade de l’Armée Républicaine espagnole,
Jorge Perearnau, violoncelliste barcelonais, réfugié à
Argelès,
Fusillés, avec
neuf ou dix autres au nom espagnol, on y lit.
Mille fusillés du Mont-Valérien.
Des enfants et des historiens viennent le visiter,
On y fait des excursions de la mémoire,
Car il ne faut pas oublier.
On y rend des hommages militaires et nationaux.
A Paris, Au Mont-Valérien, jadis religieux et sacré.
Aujourd’hui,
Haut Lieu de la Mémoire Nationale.
Par
contre, nos fusillés de la Almudena de Madrid
Vous n’avez pas encore de monument,
Bien
qu’au nombre d’environ trois mille.
Qui
vous donnera réparation ?
Qui pour vous construira cette grande cloche de la
Liberté ?
Les amies Mirta, Almudena, La Juge Servini, Sócam
Lucía ?
Vive
la Troisième République, bientôt elle viendra !
Pour la Justice,
Pour l’Egalité,
Pour que vous ne soyez plus oubliés !
Vive
la Troisième, bientôt elle viendra !
Vive la cloche de la Liberté !
Bientôt elle sonnera,
Bientôt la Troisième sera proclamée !
Rose-Marie Serrano (Paris, 1er mars 2015)
(1)
La Troisième
République espagnole. Première : 1873-74, deuxième : 1931-1939.
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