jueves, 5 de marzo de 2015

¡PRONTO LA CAMPANA DE LA LIBERTAD, PRONTO LA TERCERA SE PROCLAMARÁ!



Elegía a los fusilados del cementerio de la Almudena de Madrid en el  IX aniversario de su homenaje

Sin nombre, sin monumento aún yacéis, allí, unos tres mil fusilados del cementerio de la Capital.
¿Yacéis? ¡Qué no! Se ignora dónde estará el polvo de vuestros huesos.

El 6 de marzo del 41, setenta y cuatro años ha, fuiste fusilado de madrugada,
Eudaldo, toledano de la Torre de Esteban Hambrán.
En 1951,  Pedro y Mercedes, tus padres  tristes y desolados,
Allí te dieron una tumba individual.
Pero en 1961 otros dijeron : « A los muertos hay que dejarlos en paz ».

Yacen así todos los muertos « en paz ».
Pero los vivos siguen con su deuda imposible de saldar.
Ochenta fusilados en junio del 39,
Cuarenta y ocho en julio del año de la guerra mundial,
Veintinueve en noviembre de aquel año fatal.
Dos mil seiscientos sesenta y tres fusilados sin nombre, sin monumento.
 ¡Indiferencia total del Madrid   « insensible y cruel »!
¡Quieren quitar el monumento a los Brigadistas Internacionales!
¡Quieren que nos conformemos con el homenaje anual de marzo o de abril!

Pero queremos un monumento en Madrid,
No a los « Caídos por la Patria y por Dios »,
 ¡Sino a los muertos por la Libertad,
 por la Justicia Social y  por la Igualdad!
¿Es mucho pedir?

Queremos también una calle en París,  que a todos os recordará,
Combatientes abnegados de la Libertad.
Lo pedimos a las autoridades, que no nos defraudarán.
Queremos calles en Madrid y un monumento
Con los dos mil seiscientos sesenta y tres nombres
De fusilados de la tapia de la Almudena de Madrid.
¿Es mucho pedir,  para un país civilizado que vive en Democracia total?
Lo hay en París, la gran Campana  del Mont- Valérien de Pascal Convert.
Año por año, cada nombre de fusilado grabado en el bronce para la eternidad.
Celestino Alfonso, brigadista en España, resistente de l’Affiche Rouge,
Jules Martín Rodríguez, de la 12  Brigada del Ejército republicano español,
Jorge Perearnau, violoncelista barcelonés, refugiado en Argelès,
Fusilados, con otros nueve o diez de nombre español, allí se leen.
Mil fusilados en el Mont- Valérien.
Lo visitan niños e historiadores, se hacen excursiones de la memoria,
Porque no hay que olvidar.
Se rinden homenajes militares, nacionales. En París,
En el Mont-Valérien, antaño religioso y sagrado.
Hoy Gran Lugar de la Memoria Nacional.

En cambio, nuestros fusilados de la Almudena de Madrid
Aún sin monumento estáis,  aun con fusilados casi tres mil.
¿Quién os reparará?
¿Quién os construirá esa gran campana de la Libertad?
¿Serán las amigas Mirta, Almudena, la Jueza Servini, Lucía Sócam?

¡Viva la Tercera, pronto ya vendrá!
Para la Justicia,
Para la Igualdad,
Para que en Olvido  no permanezcáis.

¡ Viva la Tercera, pronto ya vendrá !
¡ Viva la campana de la Libertad !
¡ Pronto tocará, pronto la Tercera se proclamará !

Rose-Marie Serrano (Paris, 1° de  Marzo de 2015)



  

Bientôt sonnera la Cloche de la Liberté, bientôt la Troisième (1) sera proclamée !

Elégie aux fusillés du cimetière de la Almudena de Madrid lors du IXème anniversaire de leur hommage annuel.

   Sans nom, sans monument,  vous gisez encore, là-bas,
 Environ trois mille fusillés du cimetière de la Capitale.
Vous gisez ? Mais non ! On ignore où peut être la poussière de vos ossements.

   Le 6 mars 1941, cela fait soixante-quatorze ans, tu fus fusillé au petit matin,
Eudaldo, Tolédan de la Torre de  Esteban Hambrán.
En 1951, Pedro et Mercedes, tes parents tristes et désolés,
Te donnèrent, là-bas, une tombe individuelle.
Mais en 1961 d’autres dirent : « Il faut laisser les morts en paix. »

   Tous gisent ainsi « en paix ».
Mais les vivants ont toujours leur dette à solder.
Quatre-vingt fusillés en juin 1939,
Quarante-huit en juillet de l’année de la guerre mondiale,
Vingt-neuf en novembre de cette année fatale.
Deux mille six-cent soixante-trois fusillés sans nom, sans monument.
Indifférence totale du Madrid « insensible et cruel » !
On veut abattre le monument aux Brigadistes Internationaux !
On veut que nous nous contentions de l’hommage annuel de mars ou d’avril !

   Mais nous nous voulons un monument à Madrid,
Non pour les « Morts pour la Patrie et pour Dieu »,
Mais pour les morts pour la Liberté,
Pour la Justice Sociale et l’Egalité !
Est-ce trop demander ?

   Nous voulons aussi une rue à Paris, qui vous remémore tous,
Hardis combattants de la Liberté.
Nous l’avons demandé aux autorités, qui ne nous décevront pas.

   Nous voulons des rues à Madrid et un monument
Qui porte les deux mille six-cent soixante-trois noms
Des fusillés de la paroi du cimetière de la Almudena.
Est-ce trop demander pour un pays civilisé,  qui vit en totale Démocratie ?

    Il y en a un à Paris, la grande cloche du Mont-Valérien de Pascal Convert.
Année par année, chaque nom de fusillé gravé sur le bronze pour l’éternité :

Celestino Alfonso, brigadiste en Espagne, résistant de l’Affiche Rouge,
Jules Martín Rodríguez, de la 12e  Brigade de l’Armée Républicaine espagnole,
Jorge Perearnau, violoncelliste barcelonais, réfugié à Argelès,
Fusillés, avec  neuf ou dix autres au nom espagnol, on y lit.
Mille fusillés du Mont-Valérien.
Des enfants et des historiens viennent le visiter,
On y fait des excursions de la mémoire,
Car il ne faut pas oublier.
On y rend des hommages militaires et nationaux.
A Paris, Au Mont-Valérien, jadis religieux et sacré.
Aujourd’hui,  Haut Lieu de la Mémoire Nationale.

   Par contre, nos fusillés de la Almudena de Madrid
Vous n’avez pas encore de monument,
 Bien qu’au nombre d’environ trois mille.

   Qui vous donnera réparation ?
Qui pour vous construira cette grande cloche de la Liberté ?
Les amies Mirta, Almudena, La Juge Servini, Sócam Lucía ?

   Vive la Troisième République, bientôt elle viendra !
Pour la Justice,
Pour l’Egalité,
Pour que vous ne soyez plus oubliés !

   Vive la Troisième, bientôt elle viendra !
Vive la cloche de la Liberté !
Bientôt elle sonnera,
Bientôt la Troisième sera proclamée !

Rose-Marie Serrano (Paris, 1er mars 2015)

(1)  La Troisième République espagnole. Première : 1873-74, deuxième : 1931-1939.


Fotos cementerio Almudena 2007,2008 y 2009.

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