Texto leído por Pablo Iglesias, hijo de Mercedes Núñez, en el homenaje anual a los republicanos españoles víctimas del fascismo en Père- Lachaise en París.
El de Ravensbrück fue un campo de concentración y de
exterminio para mujeres y niños, situado a 80 km al norte de Berlín, en una
zona pantanosa y de clima riguroso.
123 000 deportadas de 23
nacionalidades diferentes pasaron por él, entre ellas 10 000 francesas y
casi 200 republicanas españolas.
En total, 92 000 deportadas
perdieron allí la vida.
En el campo de concentración de
mujeres de Ravensbrück, el hambre y las epidemias mataron a 60 000 mujeres
y niños y 32 000 víctimas fueron asesinadas en las cámaras de gas o de un
disparo en la nuca. Eran mujeres, jóvenes, niños.
Una construcción esmerada,
edificada piedra sobre piedra. Trabajo de calidad. Todo estaba bien dispuesto :
la prisión del campo con sus dos pisos con celdas en dos filas, el crematorio
con sus hornos de gran capacidad y el estrecho paso entre dos muros donde 600
mujeres fueron asesinadas de un solo tiro.
En ningún campo de concentración
en el suelo alemán la cantidad de los deportados asesinados fue tan grande como
en Ravensbrück. Es una simple constatación, pero que se convierte en un grito
de horror cuando se piensa que las
víctimas eran mujeres.
Se ha asesinado mujeres, se ha
arrancado madres a sus hijos, hijos a sus madres.
Mujeres tuvieron que trabajar
para Siemens y Halsak, mujeres tuvieron que hacer hasta trabajos de nivelación
del terreno para construir nuevos talleres.
Eran mujeres y tenían toda la
fuerza de las madres, incluso si su cuerpo ya no era sino una sombra.
Una amistad indestructible unía a
esas antifascistas que hablaban todas las lenguas de Europa. Se expresaba en la
ayuda que proporcionaban a las más débiles, y a las que eran amenazadas , se
reforzó en la resistencia.
Reunidas en pequeños grupos,
sostenían a sus compañeras. Incluso todo su amor se dirigía a los niños. De
1943 a 1945, 863 niños nacieron en ese mundo hostil. No había ninguna higiene,
ningún miramiento para las madres. Se carecía de lo más imprescindible. Solo
existía la incomensurable entrega de las mujeres de Ravensbrück. Pero el amor
solo no basta desgraciadamente. Casi todos murieron.
Nunca más eso.
Pablo Iglesias Núñez - París, 18 de febrero de 2015.
(Traducción Rose-Marie Serrano)
Texto
francés de Pablo Iglesias Núñez :
RAVENSBRÜCK (Pont
aux corbeaux),
Témoignage de
Mercedes Núñez Targa
- Camp de concentration et
d’extermination pour femmes et enfants, situé à 80 km au nord de Berlin, dans
une zone marécageuse et au climat rigoureux.
- 123 000 déportées de 23
nationalités différentes y sont passées, dont 10 000 Françaises et près de
200 républicaines espagnoles.
- Au total, 92 000 déportées y
ont perdu la vie.
- Dans le camp de concentration de
femmes de Ravensbrück, la faim et les épidémies tuèrent 60 000 femmes et
enfants, et 32 000 autres victimes furent assassinées dans les chambres à
gaz ou d’une balle dans la nuque.
- C’étaient des femmes, des jeunes
filles, des enfants.
- Une construction soignée, montée
pierre par pierre. Du travail de qualité. Tout était bien disposé : la
prison du camp avec ses deux étages de cellules sur deux rangées, le crématoire
avec ses fours à grande capacité et l’étroit passage entre deux murs où 600
femmes furent tuées d’une seule balle.
- Dans aucun camp de concentration
sur le sol allemand, la part des déportés assassinés ne fut plus élevée qu’à
Ravensbrück. C’est une simple constatation, mais qui devient cri d’horreur
quand on pense que les victimes étaient des femmes.
- On a assassiné des femmes, on a
arraché des femmes à leurs enfants, des enfants à leur mère.
- Des femmes durent travailler pour
Siemens et Halsak, des femmes durent effectuer jusqu’à des travaux de
terrassement pour construire de nouveaux ateliers.
- C’étaient des femmes et elles
avaient toute la force des mères, même si leur corps n’était plus qu’une ombre.
- Une amitié indestructible liait
ces antifascistes qui parlaient toutes les langues d’Europe.
- Elle s’exprimait dans l’aide
qu’elles apportaient aux plus faibles et à celles qui étaient menacées, elle se
renforça dans la résistance.
Rassemblées
en petits groupes, elles soutenaient leurs compagnes. Même tout leur amour
allait aux enfants. De 1943 à 1945, 863 enfants virent le jour dans ce monde
hostile. Il n’y avait aucune hygiène, aucun ménagement pour les mères ; on
manquait du strict nécessaire. Il n’y avait que l’infini dévouement des femmes
de Ravensbrück. Mais l’amour seul
ne suffit malheureusement pas. Presque tous moururent.
Plus
jamais ça.
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