jueves, 19 de febrero de 2015

RAVENSBRÜCK, PUENTE DE LOS CUERVOS. Testimonio de Mercedes Núñez Targa.

Texto leído por Pablo Iglesias, hijo de Mercedes Núñez,  en el homenaje anual a los republicanos españoles víctimas del fascismo en Père- Lachaise en París. 



  
El de Ravensbrück  fue un campo de concentración y de exterminio para mujeres y niños, situado a 80 km al norte de Berlín, en una zona pantanosa y de clima riguroso.

   123 000 deportadas de 23 nacionalidades diferentes pasaron por él, entre ellas 10 000 francesas y casi 200 republicanas españolas.

   En total, 92 000 deportadas perdieron allí la vida.

   En el campo de concentración de mujeres de Ravensbrück, el hambre y las epidemias mataron a 60 000 mujeres y niños y 32 000 víctimas fueron asesinadas en las cámaras de gas o de un disparo en la nuca. Eran mujeres, jóvenes, niños.

   Una construcción esmerada, edificada piedra sobre piedra. Trabajo de calidad. Todo estaba bien dispuesto : la prisión del campo con sus dos pisos con celdas en dos filas, el crematorio con sus hornos de gran capacidad y el estrecho paso entre dos muros donde 600 mujeres fueron asesinadas de un solo tiro.

   En ningún campo de concentración en el suelo alemán la cantidad de los deportados asesinados fue tan grande como en Ravensbrück. Es una simple constatación, pero que se convierte en un grito de horror  cuando se piensa que las víctimas eran mujeres.

   Se ha asesinado mujeres, se ha arrancado madres a sus hijos, hijos a sus madres.

   Mujeres tuvieron que trabajar para Siemens y Halsak, mujeres tuvieron que hacer hasta trabajos de nivelación del terreno para construir nuevos talleres.

   Eran mujeres y tenían toda la fuerza de las madres, incluso si su cuerpo ya no era sino una sombra.

   Una amistad indestructible unía a esas antifascistas que hablaban todas las lenguas de Europa. Se expresaba en la ayuda que proporcionaban a las más débiles, y a las que eran amenazadas , se reforzó en la resistencia.

   Reunidas en pequeños grupos, sostenían a sus compañeras. Incluso todo su amor se dirigía a los niños. De 1943 a 1945, 863 niños nacieron en ese mundo hostil. No había ninguna higiene, ningún miramiento para las madres. Se carecía de lo más imprescindible. Solo existía la incomensurable entrega de las mujeres de Ravensbrück. Pero el amor solo no basta desgraciadamente. Casi todos murieron.

   Nunca más eso.

   Pablo Iglesias Núñez -  París, 18 de febrero de 2015.
(Traducción Rose-Marie Serrano)



Texto francés de Pablo Iglesias Núñez :

RAVENSBRÜCK (Pont aux corbeaux),
Témoignage de Mercedes Núñez Targa


-       Camp de concentration et d’extermination pour femmes et enfants, situé à 80 km au nord de Berlin, dans une zone marécageuse et au climat rigoureux.

-       123 000 déportées de 23 nationalités différentes y sont passées, dont 10 000 Françaises et près de 200 républicaines espagnoles.

-       Au total, 92 000 déportées y ont perdu la vie.

-       Dans le camp de concentration de femmes de Ravensbrück, la faim et les épidémies tuèrent 60 000 femmes et enfants, et 32 000 autres victimes furent assassinées dans les chambres à gaz ou d’une balle dans la nuque.

-       C’étaient des femmes, des jeunes filles, des enfants.

-       Une construction soignée, montée pierre par pierre. Du travail de qualité. Tout était bien disposé : la prison du camp avec ses deux étages de cellules sur deux rangées, le crématoire avec ses fours à grande capacité et l’étroit passage entre deux murs où 600 femmes furent tuées d’une seule balle.
-       Dans aucun camp de concentration sur le sol allemand, la part des déportés assassinés ne fut plus élevée qu’à Ravensbrück. C’est une simple constatation, mais qui devient cri d’horreur quand on pense que les victimes étaient des femmes.

-       On a assassiné des femmes, on a arraché des femmes à leurs enfants, des enfants à leur mère.
-       Des femmes durent travailler pour Siemens et Halsak, des femmes durent effectuer jusqu’à des travaux de terrassement pour construire de nouveaux ateliers.

-       C’étaient des femmes et elles avaient toute la force des mères, même si leur corps n’était plus qu’une ombre.

-       Une amitié indestructible liait ces antifascistes qui parlaient toutes les langues d’Europe.
-       Elle s’exprimait dans l’aide qu’elles apportaient aux plus faibles et à celles qui étaient menacées, elle se renforça dans la résistance.

Rassemblées en petits groupes, elles soutenaient leurs compagnes. Même tout leur amour allait aux enfants. De 1943 à 1945, 863 enfants virent le jour dans ce monde hostile. Il n’y avait aucune hygiène, aucun ménagement pour les mères ; on manquait du strict nécessaire. Il n’y avait que l’infini dévouement des femmes de Ravensbrück.  Mais l’amour seul ne suffit malheureusement pas. Presque tous moururent.


Plus jamais ça.

No hay comentarios:

Publicar un comentario